Le Monténégro
— 60 —
valoir le peu d'importance du commerce monténégrin. Pour être impartial, nous devons ajouter que cette faveur n'avait pas été davantage accordée aux autres puissances. C'était de la bonne politique ; à ces moments troublés le Monténégro évitait ainsi les intrigues ct les compétitions des diplomates étrangers.
Le vladika Pierre Ier avait vu juste, car nous trouvons dans l'ouvrage de Jean Vaclik, intitulé « La souveraineté du Monténégro etle droit des gens moderne de l'Europe », édité à Leipzig en 1858, une lettre dont la reproduction a une importance historique.
« À Mgr l'Evêèque des Monténégrins.
« Je sais que des émissaires anglais doivent se rendre près de vous ; les Anglais sont perfides : prenez garde, Monseigneur, qu'ils ne vous trompent, comme ils ont fait à toutes les puissances du continent qu'ils ont entrainées à des guerres malheureuses, et qu'ils ont toujours abandonnées. Que les habitants du Monténégro ne se mêlent pas des affaires des grandes puissances, qu'ils restent tranquilles chez eux et amis des Français, leurs voisins. Par ce moyen ils conserveront leur bonheur, leur indépendance et leur tranquillité.