Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
162 POÉSIES
Si l'ambition seule arma toujours les rois,
Et d’un crêpe lugubre enveloppa les lois,
Les peuples à envi s’arment pour la justice; Français, vous détestez la guerre et lartifice, Vos vieux tyrans déjà sont plongés au cercueil, Laissez le fier Anglais conserver son orgueil, L’Autriche se nourrir de projets de vengeance ;, Et le Russe avec elle être d'intelligence :
À ce triple ennemi n’opposez désormais
Que l'égide des lois, que l’amour de la paix. Que peut-il contre vous ? Comme l’on voit des ondes Mourir sur un rocher les fureurs vagabondes, Telle on verra bientôt sa fureur expirer :
Unis pour vous combattre ils vont vous admirer. Déjà de toute part on m'appelle, on m’implore; Tentends crier za Parx du couchant à l'aurore, Et de l’ourse au midi les malheureux mortels De meurtres fatigués relèvent mes autels Jusqu'à ce jour, hélas! ensevelis sous l'herbe. Pardonnez aux vaincus, méprisez le superbe; Œt foulant à vos pieds de viles passions,
Faïtes revivre enfin le droit des Nations, Qu'à celui du plus fort par degrés il succède ; Des maux de Punivers la paix est le remède.
Que vois-je autour de vous? des monts audacieux Qui ceïgnent de remparts vos champs aimés des cieux ! Qu’entre ces monts altiers, comme én un doux asyle S’élèvé désormais mon olivier tranquille;
Que la palme des arts y croisse avec les fleurs, Et couronne vos fronts de ses vives couleurs.