Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

DIVERSES. 193

Que voudroient t’opposer la gucrre et ses hasards. Un pontife est à Rome, au trône des Césars,

Qui gouverne.en despote et qui commande en maitre; Fais respecter l’autel, mais renverse le prêtre,

Et consacre à l’instant, sauveur de ton pays,

L’autel au créateur et le prêtre au mépris:

Le culte du vrai dieu doit sufüire au vrai sage.

Sempronius, jadis, retarda le passage De ce fier Annibal dont j'aime les vertus. Provera (1), j'en conviens, n’est point Sempronius; N'importe, il est défait : poursuis, et qu’on soit libre , Des bords du Tanaro jusqu'aux rives du Tibre. Mauri, le cardinal, en sera peu content; Qu'il baise tes lauriers, honteux et repentant ; Et pour son châtiment, qu’il voie, au gré d’Eole, L’étendard tricolor flotter au Capitole. La France attend de toi ces triomphes nouveaux.

Peut-être, interrompant tes glorieux travaux, L’envie, au front livide, au milieu des alarmes, Viendra pour arrêter Je progrès de tes armes; L’envie est chez le peuple ainsi que chez les rois: Méprise la furie et poursuis tes exploits.

À travers les clameurs de sa rage impuissante,

Il est beau d’affermir la liberté naissante :

Tu sais, comme César, vaincre, voir, conquérir; Comme lui, de lauriers, habile à te couvrir,

Fais trembler tous les rois ennemis de la France, Notre félicité sera ta récompense.

(1) Général Piémontais, qui a rendu les armes et reconnu la République française. 8