Le système continental et la Suisse 1803-1813

1812. Nouvelles tentatives des cercles commerciaux. — 106 —

Après ce fiasco, Reinhard seul resta jusqu’au 16 novembre à Paris, pour tenter encore quelque chose en faveur du Tessin. Les autres députés rentrèrent en Suisse et ne purent que confirmer ces fâcheuses nouvelles qui avaient causé au sein de la Diète une véritable consternation. Tous ces incidents aboutirent finalement à d'innombrables protestations de dévouement, à des excuses et, en matière militaire, à toutes les concessions désirées par la France.

À tant de déboires, la manifestation des bons sentiments du vice-roi d’Italie, qui promettait de faire son possible pour rétablir les relations commerciales entre les cantons et le royaume d'Italie, ne parut qu’une faible compensation.

Pendant ces longs mois de crise, les représentants de l’industrie suisse, au premier rang ceux de Zurich et de SaintGall avaient déployé un courage et une activité dignes d’admiration. Infatigables, ils stimulaient la timidité des gouvernements ; par l’organe des Directoires commerciaux, ils lançaient des pétitions et des mémoires. En 1811, ils avaient contribué à mettre en mouvement la mission de Reinhard et de Muller-Friedberg ; maintenant, sans se laisser décourager, ils épiaient de nouveau une occasion propice.

Ils la trouvèrent lors des négociations entamées sur un nouveau projet de capitulation militaire avec la France qui

A

tenait particulièrement à cœur à l'Empereur. Le conseiller saint-gallois Reutti, délégué à Soleure par son gouvernement pour prendre part à ces délibérations, avait promis de faire signe au bon moment au Directoire commercial. En Janvier, Reutti laissa entendre à Saint-Gall que les circonstances se présentaient favorablement ; il suffirait, disait-il, de

s’entendre avec d’autres cantons sur certains points communs

1 Il s'agissait ici en premier lieu de forcer les cantons à activer par tous les moyens, même les plus violents, le recrutement des soldats destinés aux armées impériales, en second lieu, de supprimer en Suisse tout autre service étranger que celui de la France. Cette dernière mesure visait particulièrement l'Angleterre.

Oechsli, p. 569.