Le système continental et la Suisse 1803-1813

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et en supprimant les avantages accordés à l’industrie par la bienveillance de l'Empereur; on exigeait un contrôle plus rigoureux de limportation qui prévint désormais la confusion entre les diverses espèces de cotons.

Ces avertissements menaçants furent transmis par le Landamman Burkkard élu pour 1812, aux cantons, avec recommandation spéciale à ceux sur le territoire desquels les délits avaient été constatés. On les fit passer aux organes commerciaux et aux maisons qui s’occupaient particulièrement de l’expédition des cotons !.

Dans sa réponse à la France, Burkhard s’efforçait de rejeter la responsabilité sur les Etats voisins qui, disait-il, n’appliquaient pas rigoureusement les prescriptions du système continental. Il est difficile d’établir la part de vérité que contenaient les griefs du gouvernement impérial. Comme les autorités saint-galloises le faisaient justement remarquer au Landamman, la difficulté des communications avec le Tyrol, la nature même du coton qu’on ne pouvait morceler sans dommages pour la marchandise, paraissaient constituer des garanties suffisantes contre la contrebande ?. D’autre part, on le verra, l'écart entre l'importation de 1811 et celle de 1812 était?si frappant qu’il semble difficile que la fraude n’y ait pas contribué en quelque mesure.

Les plaintes que suscita un autre incident survenu dans l'automne de 1812 étaient certainement plus justifiées. Elles visaient l’importation extraordinairement forte des cotons filés qui, coïncidant avec léloignement de l'Empereur en Russie, ne laissait pas que d’être passablement suspecte.

‘ A la suite de cette circulaire, on procéda à des enquêtes dans quelques cantons. Celle de Bâle révéla une très forte proportion de cotons américains. La maison Mérian-Forcart occupait une des premières places dans cette importation.

Arch. Bâle, Kont. Syst., Mars 1819 ; — Arch. Zurich, Prot, des Kaufm, Direkt., 19 mars 1812.

? Warlmann, p. 292-293,