Le système continental et la Suisse 1803-1813

Fermeture définitive du royaume d’ltalie aux produits suisses.

AE

sera Jusqu'au complet isolement économique des cantons.

Puis, d’autres facteurs plus redoutables encore que les décrets impériaux entreront en jeu. Les conséquences accumulées de dix ans de guerres et d’agitations de toute espèce, la suspension sur le continent de toute activité industrielle et commerciale, conduiront rapidement la Confédération au degré d’épuisement auquel désirait lamener son protecteur. Mais à cette heure la France, affaiblie elle-même dans sa lutte avec l’Europe entière, n’est plus en mesure de retirer aucun bénéfice de la situation.

Nous allons suivre les péripéties de cette dernière phase, la plus douloureuse de la Médiation.

Il fallait tout d’abord fermer à la Suisse les débouchés du Midi, irrévocablement. En 1809 déjà, un changement essentiel s’était accompli dans cette direction. Par la paix de Schœnbrunn, Trieste, la place commerciale par excellence de l’'Europe méridionale, devenait territoire français ainsi que l’Istrie, la Dalmatie et l’Illyrie ; ces provinces se voyaient aussitôt appliquer rigoureusement le système continental. Tout entière à son activité du côté de l'Allemagne, la Suisse ressentit peu, au moment même, ces événements qui lui fermaient non seulement sa dernière porte sur la mer, mais encore ses marchés nouvellement créés sur la côte de l’Adriatique !. Un an plus tard, elle devait éprouver ces pertes d’autant plus cruellement.

En 1810, c’est le royaume d'Italie que l'Empereur se met en mesure de fermer à la Suisse. Les complaisances d’Eugène Beauharnais à l'égard de ses voisins lui valent d’abord de vertes remontrances de son beau-père. « L’Italie est inondée de marchandises suisses. Les toiles peintes et les cotonnades viennent toutes de Suisse, tandis que la France est encombrée de ces étoftes. Mon intention est que les toiles peintes, etc., d'Allemagne ou de Suisse, ne soient point admises en Italie

1 Ace moment, bon nombre de maisons de commerce suisses quittent la place de Trieste devenue intenable, et se transportent dans d’autres villes italiennes.