Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, page 118

106 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

UTIE, recevant sa fille dans ses bras.

Al! grands dieux! Cruel, qu'avez-vous fait ?

ICILIUS. Malheureux!

VIRGINIUS, allant vers le tribunal où siège Appius.

La voilà, monstre es-tu satisfait ?.…. Par ce sang qu'a versé cette main paternelle, Je dévoue aux enfers ta tête criminelle! Romains, voyez ce sang... C'est moi... non,par ma main, Appius a plongé le poignard dans son sein. C’est lui, lui!

APFIUS, égaré, furieux. De mes sens, Dieux! quelle horreur s'empare! Quel spectacle! Soldats, saisissez ce barbare. (Mais Valérius, escorté des sénateurs, vient déclarer Appius ennemi de l'Etat. On entraine le tyran à la mort et on abolit le décemvirat.)

VIRGINIUS.

Ah!lorsque par mes mains mon malheur se consomme, Qui me paiera ce sang?

VALÉRIUS. La liberté de Rome!

Le dimanche 22 juillet 1792, Paris était profondément troublé et agité par les enrôlements volontaires, conséquence du décret de l’Assemblée nationalè du 11 juillet même mois, qui avait décrété la patrie en danger. Aussi le théâtre de la Nation fit relâche ce soir-là, ainsi que tous les autres théâtres de Paris (1).

(1) Gasette nationale, du 22 juillet 1792.