Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, page 145
LA TERREUR 133
la mention honorable d’une pièce ouvertement contre-révolutionnaire.. (On murmure). Je dis que c’est un ouvrage détestable. Il est important d'en faire connaitre les détails et les motifs. (Les murmures croissants étouffent la voix de l'orateur.) — Un autre, nommé Sulles : — Je demande qu’on mette à l'instant en scène les véritables personnages, et qu'ils nous donnent une représentation de la pièce.
La discussion continue encore, et, finalement, l’Assemblée renvoie toutes les propositions au comité d'instruction publique et lève la séance à 4 heures.
Une scène non moins intéressante se passa, le lendemain [1 janvier, à la Commune de Paris.
À ceite séance, les fédérés se sont présentés au conseil et ont dit : « Citoyens, les défenseurs de la République une et indivisible, voulant détruire les manœuvres de l’aristocratie, viennent vous déclarer que les pièces incendiaires représentées dans les divers spectacles les indignent tellement qu'ils ne peuvent plus tarder d’user de leurs droits, si la surveillance de la police n’obvie à toutes ces intrigues, par l'autorité qui lui est déférée à ce sujet. »
Cette adresse a donné lieu à une vive discussion.
Le substitut du procureur de la Commune a pris ensuite la parole. [La envisazé la pièce de l’'Ami des Lois, « comme une pomme de discorde jetée «€ parmi les citoyens », et a conclu à ce que le conseil fit suspendre la représentation de cette pièce.
Eulin, après de longs débats, le conseil a pris l'arrêté suivant, que nous transcrivons dans son entier 2
« Le Conseil général, d'après les réclamations qui lui ont été futes contre la pièce intitulée (Ami des Lois, dans laquelle des journalistes malveillants ont fait des rapprochements dangereux et tendant à élever des listes de proscriptions contre des citoyens recommandables par leur patriotisme; informé que
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