Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma
APPENDICE 389
« fait que changer de tréteaux, pour nous proposer « de décerner le triomphe à ces fuyards meurtriers. »
Pendant que Roucher continuait, dans le Journal de Paris à lancer, ce qu’il appelait son cri de querre, Chénier, lui, écrivait, avec une ironie sublime son Hymne sur l'entrée triomphale des Suisses de Chäteauvieux, qui commence ainsi :
Salut, divin triomphe! Entre dans nos murailles! Rends-nous ces guerriers illustrés
Par le sang de Desille et par les funérailles De tant de Français massacrés.
Jamais rien de si grand n’embellit ton entrée : Ni quand l’ombre de Mirabeau
S’achemina jadis vers la voûte sacrée Où la gloire donne un tombeau,
Ni quand Voltaire mort et sa cendre bannie Rentrèrent aux murs de Paris,
Vainqueurs du fanatisme et de la calomnie Prosternés devant ses écrits.
Tandis que, parmi nous, quel orgueil, quelle joie Pour les amis de la vertu,
Pour vous tous, Ô mortels, qui rougissez encore Et qui savez baisser les yeux,
De voir des échevins que la Râpée honore Asseoir sur un char radieux,
Ces héros que jadis sur les bans des galères Assit un arrêt outrageant,
Et qui n'ont ésorgé que très peu de nos frères, Et volé que très peu d'argent!
Quarante meurtriers, chéris de Robespierre, Vont s'élever sur nos autels.
Beaux arts qui faites vivre et la toile et la pierre, Hâtez-vous, rendez immortels
Le grand Collot d'Herbois, ses clients helvétiques, Ce front que donne à des héros
La vertu, la taverne et le secours des piques !.….
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