Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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sionnément et exclusivement des droits de la province ; Romans, on s'écrie avec enthousiasme : « Nous ne sommes plus Dauphinois, mais Français libres ! »

Sans attendre le réglement générul qui se prépare à Versailles, et en vue de donner aux autres provinces un exemple à suivre pour le cas où les États généraux pourraient encore être ajournés, empêchés, les États du Dauphiné procédent à leurs élections. Dès le 6 janvier 1789, trois semaines avant l'expédition des Lettres royales de convocation, ils avaient nommé (rente députés, dont quinze du tiers-état et quinze des Ordres privilégiés.

Ces députés élaient chargés de présenter au roi et à la nation les réclamations particulières des Dauphinoïis, rédigées d'avance sous forme d'arrétés.

Pour les questions d'intérêt public, de politique nationale, on s'en rapportait à leur justice, à leur modération. Is avaient commission de faire « ce qu'ils estimeraient en leur âme el conscience pouvoir contribuer au bonheur de la patrie. » Un seul mandat impératif leur est donné : « Employer tous leurs efforts pour obtenir que les députés « du Liers-état soient en nombre égal à ceux du premier et «du second ordres réunis; que les délibérations soient « constamment prises par les {rois ordres réunis, et que « les sulfrages soient complés par tête... L'assemblée « désavouerait ses députés et leur relirerait ses pouvoirs, « S'ils contrevenaient au mandat ci-dessus. »

Cette délibération rédigée (1), l'assemblée de Romans déclarait : « N'ayant eu, pour confondre les intérêts du Dauphiné avec ceux du royaume, d'autre but que celui de la félicité commune, nous réservons expressément les droils de la province, dans le cas où des obstacles imprévus ne

(1) Le 31 décembre 1788, d'après les procès-verbaux des Archives nationales.