Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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Les auteurs, — des curés syndiqués, — enltreprennent la défense des curés « à l'insu des curés et dans l'intérêt même de l'État ». Car, si le clergé est le premier Ordre de l'État, «la substance en est formée par les curés qui, après les évèques, remplissent la fonction la plus importante du ministère pastoral. »

Tandis que toutes les classes se réjouissent de la prochaine convocation des États généraux, les curés ont peur de n'avoir pas de députés, en nombre proportionnel pris dans leur classe et librement choisis par eux.

En effet, les abbés, prieurs, chanoïnes et autres bénéficiers décimateurs ont, depuis plus d'un siècle, aecaparé la représentation de la seconde classe ecclésiastique dans les assemblées du clergé. Le droit des curés de participer aux conciles, aux synodes, aux assemblées diocésaines et générales, bien que confirmé par les Élats généraux de 161% et par une ordonnance royale de 1629, ne s'exerce plus nulle part. Il ne se tient plus de synodes ni de conciles, ni de réunions diocésaines, nid’assemblées provinciales. Sans que les curés soient consultés d’une manière quelconque, se forme, tous les cinq ans, l'assemblée générale du clergé, qui accorde « le don gratuit » au roi et règle les affaires de l'Ordre entier,

Cette exclusion, abus de pouvoir, est d'autant plus préjudiciable aux pasteurs et aux fidèles que les bénéficiers ont des intérêts directement contraires à ceux des paroiss Des réclamations souvent renouvelées contre l'absorption de la dime par des titulaires de cure, dits «curés primitifs » qui n'exercent pas ; sur l'insuffisance de la « portion congrue », pension alimentaire du curé exerçant ; contre le casuel donnant lieu à des procès scandaleux, etc : toutes ces réclamations ont échoué, — L'assemblée générale des décimateurs a toujours fait la sourde oreille.

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