Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DÉS CURÉS 107

rentes et des dîimes, les trois Ordres délibérant en commun arrètèrent :

« Ne seront plus dorénavant reconnus pour représentants de MM. les curés, que les délégués librement élus par eux sous les yeux de leurs supérieurs. »

Cette décision, en apparence si simple, était en réalité tout à fait révolutionnaire, Pour la première fois dans la monarchie et dans l'Église, elle constatait le droit du clergé populaire, matériellement exploité et politiquement annulé par l'aristocratie des prélats. Aussi entraina-t-elle, au point de vue spécial de la représentation ecclésiastique pour la France entière, aulant de conséquences que l'ensemble des arrêtés du Dauphiné au point de vue général de la formation des prochains États généraux.

Elle servit de point de départ à une agitation considérable, merveilleusement conduite el au bout de laquelle les curés oblinrent le droit électoral, puis la majorité dans les assemblées de l'Ordre du clergé,

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LE MÉMOIRE DES CURÉS POUR LES CURÉS

La délibération de Romans venait à peine d’être prise que paraissait, à Avignon, un MÉMOIRE POUR LES curés DE FRANCE relativement à la convocution des États-généraux (4)

(1) Nous analysons ce document précieux, (Avignon, 1788, in-8 de 94 pages, chez les libraires associés), d’après les notes que nous avons prises il y a plus de quinze ans sur le très-rare exemplaire (carton 219) de la Bibliothèque révolutionnaire du

Louvre, collection unique dans son genre, si fatalement brûlée en mai 1871,