Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 119

contre autel. » ILimporte de rendre aux paroisses lu surveillance des maisons religieuses, de relever l'influence des municipalités et de les mettre à mème d'améliorer le sort des curés et des vicaires.

Il ne faut plusque «les pasteurs immédiats des peuples, » ces citoyens « si utiles à la religion, siimportants à l'État » que, « depuis un siècle et demi, on s’est efforcé d'avilir, d'opprimer et d’asservir » continuent à « trainer ignominieusement la dignité de leur caractère dans la honte et dans l’abjection, compagnes inséparables de l’indigence. »

Ce Projet de mémoire, dès qu'il se répand, est dénoncé au gouvernement comme « un écrit séditieux. » Le syndic général du diocèse d'Angers, l'abbé dela Brosse, (1) écrit au garde des sceaux : — Ce libellé viole non-seulement le respect dû aux évêques, mais encore celui dû aux lois du souverain ; en même temps qu'il attaque deux classes respectables et nombreuses, les chanoïnes et les réguliers, il atlaque la composition de l'assemblée générale du clergé de ce diocèse, qui subsiste de temps immémorial telle qu'elle est aujourd'hui. »

Les curés s’absliennent de répliquer.

Dans une brochure nouvelle, de février 1789 — Instruclructions descurés du diocèse d'Angers (2) —ils essaient d’obtenir l'appui de l'épiscopat lui-même contre les congrégations qui, dans cette partie de la France, sont restées très riches et très puissantes.

«Les évêques ne méritent pas les injures dont les libellistes les accablent depuis quelque temps. La plupart d'entre eux remplissent leurs fonctions avec édificalion. S'ils fréquentent la capitale, le public ignore que c'est souvent pour les affaires de leur diocèse. »

(1) Antonin Proust, Archives de l'Ouest, t. IV, p. 32. 2) Iu-8 de 22 pages, Bibl, nat. Lh* 1375.