Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

120 LES CAHIERS DES CURES

Souvent ne veul pas dire toujours, et tout le monde sait la vie galante que menaient les prélats nobles du dix-huitième siècle, déjeunant à la cour etsoupantavee des danseuses de l'Opéra.

Cependant les curés, continuent nos ironiques Angevins, « ne s’opposeront pas à la loi qui astreindra les évêques à la résidence, qui autorisera même à saisir leur temporel toutes les fois qu'ils s’absenteront sans cause légitime, pourvu que les revenus soient employés au bien spirituel du diocèse. Il sera enjoint aux évêques de tenir, au moins une fois l'an, le synode dans lequel on règlera, à la pluralité des suffrages, tout ce qui pourra intéresser la discipline ecclésiastique. »

Quant aux abbés commendataires, quant aux litulaires n’exercant pas, on demande que, à moins qu'ils ne soient évêques ou employés auprès de la personne du roi, s'ils demeurent absents du diocèse plus de trois mois par an, leurs revenus rentrent à la caisse diocésaine.

Il y à dans le diocèse d'Angers plus de deux mille chapelles et divers prieurés simples, sans fonctions obligaLoires, possédés par les bénédictins, « qui en ajoutent le revenu à leur manse conventuelle, déjà trop riche. »

Les rédacteurs des Instructions, — pour lesquels il n’est pas douteux que la bonne distribution des biens d'Église appartient au roi et aux États généraux, au gouvernement el à la représentation nationale — proposent que les prieurés et chapelles de campagne, les trois grandes abbayes et le prieuré conventuel d'Angers, possédés par les bénédiclins, soient réduits à une maison unique, de vingt à trente religieux, avec 1,000 livres de rente pour chacun. Le reste du revenu énorme des moines formerait une caisse diocésaine qui servirait à multiplier les écoles gratuites, à procurer des bourses aux séminaires, à assister les pauvres malades où invalides, à pensionner les anciens prètres,enfin