Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 137

To Que cette réforme doit être un des principaux objets à délibérer dans la prochaine assemblée des États généraux et que le tiers-élat, composant à lui seul la nation « suffit » à la tenue des États généraux et pourra, avec le roi, faire » toutes les réformes nécessaires sans le concours des deux » premiers Ordres.

Ræderer, alors conseiller au Parlement de Metz, — de-

puis comte de l'empire et.pair de France, — distinguait, dans une de ses brochures de 1789, la Députation aux Etatsgénéraux (1) « les corps et les Ordres ». _ Ceux-ci, expliquait-il, « sont la société même, ceux-là n'en sont qu'une partie. » Donc le clergé, corps et non Ordre, n'a point de place marquée aux États généraux. Ses prétentions ont contre elles « l'exemple de l'Angleterre et le smtiment de Montesquieu : il n'y a rien qui y supplée aux yeux des gens sans préjugés. »

La même opinion s'exprimait partout où se. manifestaient des partisans des deux Chamhres, dans les nombreux écrits des dauphinois Mounier et Servan, comme dans le Bubicon du breton Kersaint. Elle n’a pas peu servi à empêcher la petite noblesse de province, qui comptait rester mailesse du futur Sénat de faire cause commune avec le haut clergé.

IX

LES PUBLICISTES LAÏQUES CONTRE LES BIENS DE L'ÉGLISE

Sur la nature des propriétés de l'Eglise et la nécessité de les aliéner, une dissertation très-solide est fournie par

1) In-89 de 88 pages, Bihl, nat. Lb® 681,

ne