Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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per de celles du clergé paroïssial entier, — ils multiplient de toutes parts les circulaires et les brochures.

Ces dernières prennent une forme nouvelle. Elles deviennent des « modèles de cahier », avec articles précis à faire passer et instructions détaillées sur la façon de se conduire dans l’assemblée électorale. Telle est la Lettre aux curés députés par un prêtre du diocèse d’Autun, qui dit : Rappelez-vous bien que, « comme curés, vous êtes les pères et protecteurs du peuple ! (1) » Telles sont les Doléances du curé de M.... Vive le Roi ! où l'on indique ce qu'il y a de mieux à demander afin de briser « le despotisme ministériel, la tyrannie aristocralique », en évitant « l'embarras compliqué de l’orageuse démocratie. » (2) — Si nous voulons sortir de l'oppression et de l'opprobre, écrit Un curé à à un de ses confréres, il nous faut ne choisir pour représentants que des curés. Si les évêques et Les abbés dominaient aux États généraux, « grand serait le péril pour la religion comme pour l'État (3). »

Les Doléunces du clergé de second Ordre, faites et arrêtées le 18 février 1789 (4), insistent sur l'identité de « l'asservissement du liers état » et de celui du corps des curés. Il y a, au sein de l'Église, la mème division que dans la société. Le tiers-état y comprend « les 42,000 curés et Lous les prètres qui, sous eux, travaillent à l'instruction et à la sanctification des peuples. » L'ordre noble y embrasse les évéques et les abbés, les chanoines et Les moines, « également enrichis des dépouilles des curés. » :

Longuement on traite de l’usurpation de la dime qui n’a pu être distraite de son objet au profit de « quelques par-

(1) Brochure de 16 pages in-8°, carton 90 de la Bibliothèque révolutionnaire du Louvre.

(2) Ibid., carton 125.

(3) Ibid., Carton 422.

(4) 1n-80 de 30 pages. Bibl, Nationale Lh** 1210.