Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 175

ticuliers » que par « un véritable crime de lèse-nation et de lèse-majesté. » On présente le compte des sommes annuelles indispensables à l'entretien d’un curé, de son vicaire, du presbytère, de l'église et du bureau de charité, en chaque paroisse : ce qui exige un total de 2,500 livres, « à percevoir sur tous les fruits décimables sans distinction de possesseur. » On cite un diocèse où Les décimes levés pour payer le « don gratuit » et les intérêts des emprunts du clergé, prennent jusqu'au tiers du revenu des curés, tandis que les chanoines etl'èvèque ne sontimposés qu'au trente-troisième. On conseille done aux électeurs de demander l'abolition des assemblées générales et de la forme de contribution spéciale au clergé de France. On rend « hommage à la dignité épiscopale, » et les curés ne s’opposeront pas ace que leurs chefs soient « dotés richement. » Ce que les évèques perdront aux dimesrestituées aux paroisses leur pourra être restitué en biens-fonds, aux dépens des abbayes et des collégiales : « Qu'on conserve les cathédrales, les séminaires, les collèges, les hôpitaux ! Mais que tout le reste soit supprimé et les biens des couvents vendus au profit de l'État !... Qu'on décharge ainsi l'Église d'un surcroit de richesses qui ne sert qu'à la corrompre ! » (1)

On sait comment s’obtiennent les bénéfices avantageux. « On a vu d'infâmes prostituées faire un trafic affreux de l'empire que leurs charmes leur donnaient auprès de ceux qui pouvaient influer sur les nominations royales, et mettre à l'encan, dans ces comptoirs impudiques, les provisions de conseillers des évêques. » Sa Majesté et les États généraux seront donc suppliés de remettre (ous les chapitres dans la dépendance des évèques et de n’y donner place qu'à d'anciens curés élus en assemblée diocésaine de leurs confrères. De la sorte sera supprimé le privilège que la noblesse