Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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rêt, et qu'encourage le Saint-Siège, parce que les bulles rapportent de l'argent à la Cour romaine. Il se prononce contre les coadjuteurs et contre les suffragants, qu'il appelle « des garcons évéques à 2 ou 3,000 livres ! » Il invite Le roi et les États généraux à imposer la résidence aux évêques, la résidence réelle, non pas à la campagne Mais à la cathédrale, car « les évêchés ont besoin des évéques (1). »

La distribution des places au mérite et le bon emploi des richesses ecclésiastiques ne sauraient s'opérer sans cela. Il est temps que cesse le scandale, déjà décrit dans le Mémoire pour le peuple français (2) ; « Les pauvres possèdent de droit, dans les biens de l'Église, des millions de rente, et la France compte des millions de pauvres mourant de faim... Faudra-til bientôt que tous les villages de France, leurs ministres en tête, aillent demander l’aumône à la porte des grands bénéficiers ? »

L’Essai sur la réforme du clergé séculier se termine par une attaque contre la pluralité des bénéfices. On y cite des archevèques possédant cinq abbayes. On y montre l’accaparement des principaux biens de l'Église par un petit nombre de familles princières. On y fait voir les assemblées du clergé, entre les mains des seuls êvêques et gros bénéficiers, jetant les hauts cris si on leur demande 2,000 livres par an pour un simple prètre, admettant à peine que les portions congrues des curés puissent être portées à 700 Livres, celles des vicaires à 330. « Mais ce qui a élé ue doit pas toujours être, et d'après Tertullien, JésusChrist n'a point dit : Je suis la coutume ! mais il a dit : Je suis la vérité ! »