Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits
412 LES CAHIERS DES CURÉS
S'occupant de la représentation des curés dans toutes les assemblées laïques ou ecclésiastiques, où il y a des impositions à consentir ou à répartir, les auteurs du cahier dauphinois se plaignent de ce que les curés à portion congrue, — les trois quarts du clergé de leur province, — ne soient ni éligibles pour les Étals provinciaux, ni électeurs pour les États généraux, bien qu'ils paient de 40 à 80 livres d’impositions; — « de ce que, depuis plus d’un siècle, ils sont, par des procédés illégaux, privés de toute espèce de concours aux assemblées périodiques du clergé ; decequ'onlesregarde comme des étrangers dans leur propre famille et qu'on ne se souvienne d'eux que lorsqu'il s’agit d’imposilions » (1) à payer sans discussion ni vérification.
Ils demandent que, pour l'électorat et l'éligibilité, «il n'y ait plus aucune différence entre les curés propriétaires et
ceux à portion congrue »; — que leur représentation soit proportionnelle aux assemblées ecclésiastiques, « si elles peuvent encore avoir lieu ; » — qu'il y ait des curés dans
le bureau diocésain de répartition des décimes et que le syndicat du diocèse soit nommé par le synode.
Dans la troisième partie de leur cahier les curés du Dauphiné traitent « des intérêts des pauvres et des moyens de détruire la mendicité. »
Nous vivons, écrivent-ils, au milieu des indigents, c'est à nous qu'ils s'adressent pour être secourus, car « ils ont oui dire que les biens d’Église ont une destination de charité; ils savent que ces biens sont surabondants pour la subsistance personnelle des ministres de la religion, que l'emploi du superflu ne peut regarder que les pauvres. » (2).
€ Il semble, r ajoulent-ils, (3) « que la Providence divine,
(1) P. 440 (2) P. 140. (3) P. 146. (4) P. L4T.