Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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ET L'AUTRICHE-HONGRIE 103.

tions n'avaient abouti à aucun résultat, la Diète exprima le désir de négocier avec le souverain directement les affaires communes et indépendamment de la Hongrie. Réclamant des garanties «pour lindividualité du Royaume Triunitaire » la Diète exigea pour tous les royaumes et tous les pays. une égalité complète dans la discussion et la législation relatives aux affaires communes, aux finances et à l’armée. Elle exigeait donc la base fédérale. Repoussant la Patente de février de la manière la plus catégorique, la Diète osa blâmer l'attitude du gouvernement impérial. « La politique qui consiste à dénier obstinément au Royaume Triunitaire le droit sur l'intégrité territoriale aussi longtemps que les rapports au point de vue du droit public ne seront pas réglés, acculera le souverain, dit l'adresse, dans un coin d’où il ne pourrait pas sortir (1). »

L'adresse de la Diète croate fut mal accueillie à Vienne. Sous l'influence d’Andrassy, les dirigeants à Vienne s'étaient décidés à sacrifier les Croates aux Magyars. La Cour impériale avait déjà oublié les grands mérites des Croates et de Jelacic pendant la révolution hongroise ; elle était déjà prête à se réconcilier avec son ennemi le plus acharné. La Diète croate fut ajournée. Quand le projet d’entente austro-hongrois fut adopté par les deux

(1) Suzex, op. cit., 486-496,