Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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ET L'AUTRICHE-HONGRIE 23

palatin hongrois ou du duc de Transylvanie. Dans la clause finale des privilèges solennels des rois de Hongrie, on mentionne le ban parmi les dignitaires de l'Etat immédiatement après le palatin (1).

Le ban est le représentant du pouvoir central. Il est à la tête de l’armée croate, il prononce les sentences au nom du roi, il a la direction des finances du pays, il frappe même la monnaie qui s'appelle « moneta banalis ». Lorsque l’archevêque d’Esztergom, en qualité de surveillant de la Monnaie du roi à Esztergom, demanda pour lui le « pisetum », c’est-à-dire la taxe de surveillance à la Monnaie croate, le ban croate Lorand fit ressortir, en 1272, le « de collecta lucri camerae ultra Dravam nusquam archiepiscopum Strigoniensem percepisse » (2).

Les bans avaient également le droit de convoquer l'assemblée du pays, spéciale pour la Slavonie (generalis congregatio regni Sclavoni-æ), ainsi que l'assemblée spéciale pour la Croatie (generalis congregatio regnorum Dalmatiæ et Croatiæ). L'assemblée se composait des membres de la haute noblesse ecclésiastique et laïque, qui devint particulièrement puissante à partir de laseconde moitié du XIII siècle. Tels étaient par exemple Francopans, princes de Krk (de Veglia), Bribirski — Subici,

(1) Axos v. Timo, Ungarische Verfassung-und Rechtsgeschichte, Berlin, 1909, p. 248, à (2) N. ne Towasic, op. cil., 119,