Les Croates et l'Autriche-Hongrie

49 ï LES CROÂTES

délégués : un pour la Chambre des magnats ef deux pour les Etats généraux. Les députés ne reGurent d'abord ni instruction ni pleins pouvoirs de la Diète croate. Ils ne partirent à la Diète que « ad referendum ». Au lieu d'entretenir les relations réciproques par écrit, les deux Diètes se servirent de ces délégués comme intermédiaires. Les décisions de la Diète hongroise n'avaient aucune force de loi pour les Etats croates Jusqu'au moment où ils étaient adoptés par la Diète croate (1). Mais comme la Diète croate ratifiait généralement les décisions hongroises, ilse forma en Hongrie la conviction que les Croates étaient obligés d'accepter les décisions dela Diète hongroise et que, par suite, la Croatie faisait partie intégrante de la Hongrie avec une certaine autonomie. Il semble que cette manière de voir fut adoptée à Vienne également, où l’on considérait un peu à contre cœur un pays ayant une certaine autonomie et une individualité historique. Car plus il y avait de pays comme ceuxR, plus il devenait difficile de réaliser le plan absolutiste des Habsbourgs. Il est donc compréhensible que les Habsbourgs, au cours du XVIIe siècle, quand ils parlaient de la Diète hongroise et croate, ne mentionnaient que : « Congregationem inclytoum statuum et ordinum regni Hungariæ et parUum ei annexarum ».

(1) D: J. Prrvenre, Beitraege zum ungarisch-hroatischen Bundesrechte, Agram, 1886, p. 140, sqq.