Les fêtes et les chants de la révolution française
LE CONSULAT, FIN DES FÊTES NATIONALES. 253
porté le premier COUP : la légende napoléonienne les acheva. La France cessa de commémorer les grandes dates qui marquaient les étapes de sa conquête. Les « enfants du siècle » qui s'ouvrait entendirent bien encore parfois prononcer le nom de Liberté; mais, a dit Je poète qui a si fortement exprimé leur désespérance, «ils plièrent la tête en pleurant... ».
jl n'y eut donc plus d’autres fêtes que celles qui devaient consacrer et grandir la puissance du maître. Le 18 brumaire devint l'anniversaire que l’on célébra : en l'an X (1801), cette date vit la « Fête de la paix génévale », qui fut prétexte à cortèges et défilés de chars analogues à ceux des fêtes du Directoire : une grande pantomime militaire fut jouée sur un théâtre élevé à l'entrée des Champs-Élysées; il y eut parade au Carrousel, joutes et leu d'artifice sur la Seine, tout ce qui constitue la banale fête officielle. Quant à ce qui était naguère l'âme des fêtes nationales, la musique, c'en était fini d'elle.
Une fois encore seulement nous verrons le futur empereur, toujours nominalement chef de la République, faire appel aux mailres qui avaient versé généreusement les trésors de leur génie en l'honneur des idées nouvelles. À la fête du camp de Boulogne, dans laquelle les croix de la Légion d'honneur furent distribuées aux braves de la Grande Armée, le premier consul, se souvenant des prodigieux effets produits par la musique dans les batailles révolutionnaires, voulut donner une dernière et superbe exécution du Chant du Départ. Méhul et Gossec, les premiers musiciens qui, avec Grétry, reçurent les insignes de l’ordre, ÿ assistèrent et conduisirent l'exécution : douze cents chanteurs firent retentir le rivage des énergiques accents de Méhul.
11 est bien certain que le rôle de la musique natio-