Les fêtes et les chants de la révolution française

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gement dans la garde nationale avant que la musique fût constituée; mais nous savons aussi, par des observations longtemps prolongées, que les musiciens, au temps où il existait une garde nationale où ils avaient l'obligation de servir, ont toujours eu une adresse particulière pour faire ce service dans la musique, qu'ils y fussent ou non incorporés : il y a tout lieu de penser que Catel est celui qui a inauguré cette tradition. En tout cas, deux de ses compositions furent exécutées dans les fêtes dès 1791; or nous savons pertinemment que pendant plusieurs années la musique de la garde nationale n’exécuta d'autre musique que celle qui sortait, à proprement parler, de ses rangs : d’abord celle de Gossec, son chef, et, plus tard, celle des autres musiciens qui s’y firent admettre : si donc Catel fut favorisé de deux de ces exécutions dès 1791, c'est qu'il n’avait pas attendu 1792 pour recevoir son dignus inirare.

Fétis, presque contemporain des événements (il a eu soin de nous avertir qu'en 1792 il était « dans sa neuvième année et déjà organiste ») a écrit que « dans l’année même où fut formé le corps de musique de la garde nationale » Catel fut « attaché à ce corps de musique en qualité de chef-adjoint de son maître Gossec ». Il y a assurément une rectification à faire quant au titre : Catel, qui, à l'École royale de chant, était simplement « accompagnateur » (bien que dans son acte d'engagement dans la garde nalionale il soit qualifié « maître de musique » de ladite école) n'eut sans doute, dans la musique à son début, qu'une fonction également subalterne : son extrême jeunesse ne pouvait pas d'ailleurs lui permettre encore de hautes ambitions. Nous avons vu même qu'en 1793 (l’année de ses vingt ans) ce n’est pas lui qui avait le grade de « sousmaître » (on dirait aujourd'hui : sous-chef), lequel appartenait au clarinettiste Lefèvre, artiste des plus distingués, et dont la réputation était établie depuis plusieurs années; pour Catel, il comptait simplement comme « professeur de dre classe ». Mais cette menue erreur du biographe n'infirme en rien la valeur générale de son témoignage; qui s'accorde avec d’autres indices pour nous donner l'assurance que Catel fut le véritable lieutenant de Gossec: