Les hommes de la Révolution

— 181 —

III

Premières tribulations. — Babeuî à Paris

Déjà en: 1783, Babeuf avait eu maïlle à partir avec le marquis de Soyecourt. Si l’on en croit certains biographes, il lui aurait écrit une lettre assez plate et ce dernier l’ayant faït dîner à la cuisine, il aurait, par suite, fulminé contre lui et contre les nobles (1). Babeuf demandait à ce marquis de réformer les inventaires de titres, cadastres, arpentages, etc., faits avant lui. Que s’estil passé au juste entre Babeuf et le puissant marquis? Nous ne pouvons le dire, mais Babeuf dut avoir une terrible décepiion, car c'est de ce moment qu'il se retourne furieusement contre les nobles. : ;

Si l’on en croit Advielle, le même fait se serait reproduit en 1787 avec le comte de Casteja. Là encore Babeuf aurait dîné à la cuisine et se serait plaint. Le comte lui répondit: «Si manger avec les gens de mon office, Monsieur, ne vous con. vient pas, et que vous ne trouviez pas à vous nourrir aïlleurs dans le village, il ne faut penser à aucun arrangement entre vous et moi. »

Peut être, n’y eût-il qu’un incident de ce genre

(1) Georges Lecogq cite une lettre commençant par ces mots: «Seigneur illustre dont la puissance, la haute noblesse et les sublimes dignités semblent se réunir pour former le point de perfection le plus éminent à la bonté d'âme qui le caractérise. » Advielle ne parle pas de cette lettre.