Les hommes de la Révolution

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entièrement consacré à combattre ce qu'on appelait alors la queue de Robespierre. Il dénongçait Barère et proclamait que «la chute des tyrans nous rend nos droits éternels; que la liberté sort toute rayonnante de puissance de la tombe du dictateur. »

Bientôt le journal changeait de titre et devenait le Tribun du Peuple. Les articles étaient signés Gracchus. Les robespierristes continuaient à être malmenés. En même temps, les thermidoriens étaient combattus avec la pire violence. Aussi, la police s'occupa-t-elle de Babeuf. Menacé d'être arrêté, poursuivi, Babeuf dut se réfugier, plus d’une fois, chez des amis et, comme autrefois Marat, s'enfouir dans une cave.

Cependant, Babeuf ne tarda pas à s'apercevoir qu'il faisait fausse route. Déjà, il avait écrit . sur Robespierre:

« Ce Robespierre, dont la mémoire est aujourd’hui injustement abhorrée, Robespierre dans lequel il semble qu'on doit distinguer deux personnes, c’est-à-dire Robespierre sincèrement patriote et ami des principes jusqu'au commencement de 1793 et Robespierre ambitieux, tyran et le plus profond des scélérats depuis cette époque; ce Robespierre est la meilleure source où il faille chercher les grandes vérités et les fortes preuves des droits de la presse. »

Il allait bientôt reconnaître son erreur et cela sans aucune honte, tel qu'il le pensait.

ceci: « Ce journal est le grand livre ouvert à toutes les vérités, la boîte aux lettres de tous les surygi de la Patrie, et la tribune publique des ho énergiques, et amis des principes.»