Les hommes de la Révolution

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« … Il ne faut point faire de prisonniers; dès que l’on trouve des hommes ou les armes à la main, ou en attroupement de guerre, quoique sans armes, il faut les fusiller sans déplacer. »

Babeuf retrace ensuite les horreurs dont Carrier s’est, d’après lui, rendu coupable. Il est certain que de telles horreurs semblent indiquer l’application raisonnée et voulue d'un système, si on les, examine isolément sans tenir compte des circonstances qui les entourent et les nécessitent peut-être. De là l'erreur de Babeuf qui atteint au paradoxe lorsqu'il veut faire remonter les responsabilités jusqu’à Robespierre (1).

En même temps qu'il attaquait les partisans de Robespierre vaincus dans une brochure demeurée fameuse, Babeuf, dans le journal qu'il venait de lancer, multipliait les mêmes attaques.

Le Journal de la Liberté de la Presse (2), était

(1) On dirait que Babeuf a voulu juger son œuvre. dans les lignes suivantes qui se trouvent dans la brochure elle-même: ® «De plats historiens ont voulu narrer la vie politique de plusieurs personnages de la révolution, dont quelques-uns n’ont été crus coupables que parce qu'ils convenait à des factions qu'ils parussent l'être. Aucune de ces relations n’est digne de passer à la postérité: elles n’ont pas même le mérite d’être des romans bien faits.»

(2) Dès le premier numéro, le journal est signé G. Babeuf. Le numéro se vendait à raison de 4 livres pour 30 numéros ou un mois, à Paris. On pouvait y lire