Les hommes de la Révolution

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cipes, de quelques peuplades mues par leur instinct plutôt que par leur raison. Nous tendons à quelque chose de plus sublime et de plus équitable: le BIEN COMMUN ou la COMMUNAUTÉ DES BIENS.

Plus de propriété individuelle des terres, la terre n’est à personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance commune des fruits de la terre: les fruits sont à tout le monde.

Nous déclarons ne pouvoir souffrir davantage que la très grande majorité des hommes travaille et sue au service et pour le bon plaisir de l'extrême minorité.

Assez et trop longtemps, moins d’un million d'individus disposent de ce qui appartient à plus de vingt millions de leurs semblables, de leurs égaux!

Qu'il cesse enfin ce grand scandale que nos neveux ne voudront pas croire! Disparaissez, enfin, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés !

Qu'il ne soit plus d’autres différences parmi les hommes que celles de l’âge et du sexe. Puisque tous ont les mêmes besoins et les mêmes familles, qu'il n'y ait plus pour eux qu'une seule éducation, qu'une seule nourriture. Ils se contentent d’un seul soleil et d’un même air pour tous; pourquoi la même portion et la même qualité d’aliments ne suffiraient-ils pas à chacun d’eux?

Mais déjà les ennemis d’un ordre de choses le plus naturel qu'on puisse inaugurer, déclament contre nous. ê

« Désorganisateurs et factieux», nous disent-ils, «vous ne voulez que des massacres et du butin.»