Les pamphlets de Marat

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DÉNONCIATION CONTRE NECKER 95

d'historiographes sans fonctions, d'hisirions, de baladins, et de chefs d’inspecteurs, d'exempts, d’espions de police, etc., etc.; aboli ces établissements dispendieux, uniquement propres à enrichir des fripons, tels que la manufacture des Gobelins, les Menus, le Garde-meubles. de la couronne, et tous ces ateliers’ d'essais, où l'on ne fit jamais d’autre expérience que celle de soutirer du prince de sros appointemenis.

_ Il a craint de se mettre à dos tous ces” gens-là, de se faire des nuées d’ennemis, et d'être renvoyé. Il a done sacrifié à sa cupidité, à son ambition, à sa gloriole, le rétablissement de l’ordre, la régénération des finances, le soulagement du peuple, et le salut du royaume : sacrifice indigne d'un homme d’honneur ; lâche considération, qui: doit le dégrader dans l'esprit des gens de bien ; crime impardonnable à un ministre que la nation a honoré de sa confiance. Ce n'est pas tout. Souvent il a paru s'élever contre les surcharges d'impôts ; mais il a non seulement laissé subsister les anciens, il en à créé de nouveaux, d’autant plus redoutables, que le peuple n’en sent pas d'abord le poids, qu’ils couvrentles malversations des administrateurs, qu’ils éteignent l'amour du travail honnète, qu’ils corrompentiles mœurs par. la soif inextinguible de l’or, sacrifient la classe des rentiers à la classe des agioteurs, fournissent au monarque les moyens d'anticiper sur les revenus publics, d'accumuler en quelques jours sur l'État les charges d’un siècle

les porte à 100.000 écus dans son Traité des Finances. (Note de Marat)

1. Ne sachant à quel titre donner une place lucrative à M. de Vandermoude, de l’Académie des sciences, on a formé pour lui un de ces ridicules ateliers d'essais, et on lui en a donné la direction, avec de gros appointements' (Nofe de Marat)

2. « Les sommes fournies aux maisons des princes se montent « à 8.240.000 liv. : il ne m'appartient pas de déterminer les « retranchements dont cet article serait susceptible. » Discours de M. Necker. (Note de Marai)