Les pamphlets de Marat

94 LES PAMPHLETS DE MARAT

potentats dans les frères du roi, cette maison d'étiquette follement payée par l’État au premier prince du sang, réduit ces dépenses excessives des départements de la guerre, de la marine, des affaires étrangères ; épargné les sommes données sans besoin aux communautés religieuses, réformé ces places dangereuses de colonel de l'infanterie française, de gouverneurs de province ‘; ces places”, purement fastueuses, et ces charges, plus fastueuses encore, de grandaumônier, de grand-maitre, de grand panetier, de grand veneur, de grand écuyer, etc.; révoqué ces traitements scandaleux accordés aux fermiers-généraux et régisseurs des droits sur les consommations ; ces pensions révoltantes de cordon bleu, de maréchal de France, d’'ex-ministre, de commissaires royaux, d'académiciens sans occupations”,

on sent bien qu'il ne s'agit ici que des vues à proposer à l’Assemblée: nationale. (Note de Marat)

1. Ces places paraissent dangereuses au prince lui-même, puisqu'il n'est pas permis à un gouverneur de résider dans son gouvernement, sans une permission expresse. (Note de Marat)

2. Quand on pense qu'à l'avènement du Roi à la couronne, sa seule maison militaire était de dix mille hommes d'élite; quand on pense à celte multitude de charges dites de la couronne, et uniquement faites par le faste du monarque, charges portant toutes des appointements considérables, et: dont plusieurs ont quatre titulaires de quartiers; quand on pense à toutes les charges de la maison de la reine, toutes les charges des maisons des princes et princesses; quand on réfléchit au gaspillage effrayant de tant de maisons, aux sommes immenses consacrées aux fêtes, aux largesses, au jeu; on trouve que cent millions annuels suffisent à peine à cette vaine pompe. Pour soutenir ces désordres scandaleux, il faut pressurer les peuples, leur enlever le nécessaire, les réduire à la mendicité. Ces désordres cesseront enfin ; mais qu'y gagnerons-nous, si le nouveau régime n'est pas moins dévorant ? On dit que l'hôtel-de-ville est un gouffre qui engloutit chaque jour des sommes immenses ; et c'est à cette vertu attractive qu'on attribue le zèle pâtriotique de tous les intrigants, qui se sont efforcés d'y entrer. (Note de Marat)

3. Loin d'avoirréduit ces pensions, il a même augmenté celles des gens de lettres, dont il cherchait à se faire flagorner. A son arrivée au minisfère, les académies coûtaient à l'État 120.000 liv., et il