Les pamphlets de Marat

16 LES PAMPHLETS DE MARAT

hommes de loi’, vieillis dans les discussions du barreau, n'ayant d'idée que des formalités juridiques, et ne sachant pas même compter jusqu'à trois? N'y a-t-on pas vu un intrigant bouffi de vanité”, un exacteur de province, abimé de dettes; un déprédateuur fastueux, sans pudeur et sans remords?

N'a-ton pas vu à la tête du Ministère un bouffon suranné®, dont l'unique talent était d'amuser le Prince, et dont l'unique affaire était d'abuser de l'autorité pour satisfaire ses petites passions, et avancer ses protégés? N'y a-t-on pas vu un Prêtre ambitieux", distingué par son faste, ses menées, ses rapines, et dont le seul mérite était la souplesse, l'astuce, l'intrigue et la prodigalité?

N'a-t-on pas vu chef de la Magistrature, et arbitre suprême de l’Imprimerie, un Magistrat accusé de libelles contre la Reine?

Favoris de la faveur, qu’ils se montrèrent dignes d’une telle mère! Mais, hélas! avons-nous été plus heureux avec ceux dont la raison paraissait approuver le choix?

Voyez ce brouillon politique", qui suça chez les Musulmans le poison du despotisme. Ennemi juré de la liberté, à peine en place, qu'il forma le projet de la bannir de la terre, de l'étouffer dans son berceau ‘. Les coups qu’il a portés à la

. Joly de Fleury et d'Ormesson. . Calonne. . Maurepas. Loménie de Brienne. . Il s'agit sans doute de Miromesnil. . Vergennes, qui, après avoir été ministre plénipotentiaire à Constantinople en 1154, puis ambassadeur à Stockholm en 1711, devint, ea 17174, ministre des Affaires étrangères. 1. Pour enchainer les Suédois, il rendit leur chef despotique. Pour mettre dans les fers une poignée de Républicains, il fit marcher contre eux une armée de Français, et ne craignit pas de faire passer son Maître pour un tyran. Pour asservir les Anglais au pouvoir arbitraire, il fomenta chez eux la dissension, et tenta de renverser leur gouvernement. Note de Marat)

D OR CO ND