Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 97

mettre au service militaire jusqu'au procureur général et jusqu'à l'évêque (1). Partout onaugmente l’effectifdes partants pour pallier les fuites probables. Dans la Sarthe, des bandes réfractaires parcourent le pays et le préfet se met à la tête d’une escorte pour les poursuivre : € D'impitoyables levées faites sans tirage au sort préalable et sans délibération du conseil de révision, dit le préfet Barante dans ses Mémoires, des réquisitions de chevaux pour lesquelles on n’allouait aucun crédit, en sorte que je ne pouvais pas

(1) Corresp. de Napoléon 9.849 : « Sa Majesté désire que le Ministre de l'Intérieur lui présente incessamment un projet de décret pour dispenser formellement de toute espèce de service militaire tous les ecclésiastiques engagés dans les ordres. Sa Majesté me charge de vous réitérer l’invitation de faire connaitre son mécontentement au préfet de la Meurthe, ce magistrat n’ayant pu ignorer que le procureur général était exempt par la loi et que l’évêque l'était par toutes les convenances; qu’il y a, dans la conduite du préfet une sorte d’inconsidération, peut-être même des principes de mépris pour l’épiscopat qui doivent surprendre extrémement dans un fonctionnaire public qui ne doit point ignorer à quel point le clergé a bieu servi l'Etat dans les circonstances importantes et surtout pour ce qui concerne la conscription ; et que c’est avec beaucoup de peine que Sa Majesté a vu qu’on s'est permis à Nancy ce qu’on n'aurait pas fait dans celte ville en 1793. (Archives nalionales. Note pour M. de Champagny, ministre de l'Intérieur)

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