Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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à veiller seulement à ne pas leur ouvrir toutes les portes (1) ».

Le ministre de la police sentait le danger qu'il y avait à laisser envahir les emplois par cette faction longtemps hostile à l'Empire et toujours secrètement sympathique à Louis XVII. En 1810, il conseilla à l'Empereur un mouvement préfectoral pour déplacer et changer les préfets trop favorables au clergé et à l'aristocratie (2), mais il ne fut pas écouté. Après avoir déclaré précédemment que les hommes qui avaient servi la politique de Versailles ne pouvaient diriger la sienne (3), Napoléon se rapprochait maintenant des royalistes. M. de Barante, préfet de la Vendée, chargé de préparer une élection, recevait les instructions suivantes du ministère de l'Intérieur : &« L'Empereur veut de l'aristocratie et surtout pas d’avocats. » Ainsi, le parti qui avait le plus contribué au succès du 18 brumaire n'était plus

(1) Arch. nat. F7 3.783. (2) Arch. nat. AFrv 1.508 (3) Correspondance de Napoléon, 13.654.