Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L’EMPIRE 161

seul, Breteuil, Saint-Aulaire et beaucoup d'autres, qu’attachaient à l’ancien régime tant d’affinités et tant de souvenirs (D): Mais ce n'était pas seulement de ce côté que couvait la défection : des hommes comme Jean-Bon-Saint-André, dont la fidélité passait pour être à toute épreuve, ne cachaient plus leur hostilité à l’Empire. Quelques semaines avant sa mort (décembre 1813), Jean-Bon-Saint-André, préfet de Mayence, se promenait un soir, à la nuit tombante, sur le Rhin, avec l'Empereur, Beugnot et le prince de Nassau, dans un batelet léger dont ce dernier venait de faire hommage à l'Empereur. Tandis que Napoléon, debout à l’une des extrémités du bateau et penché vers le fleuve semblait y rester en contemplation, le préfet de Mayence dit à Beugnot à mi-voix : € Quelle position ;

(1) Depuis le mois de mars 1813, une confédération royaliste s’était organisée au centre de la France. Les ducs de Duras, de la Trémoille et de Fitz James, MM. de Polignac, Ferrand, Adrien de Montmorency, Sosthène de Larochefoucauld, de Sesmaisons et de La Rochejacquelein en élaient l’âme. On se réunissait au château d'Ussé, ;en Touraine, et le préfet de Nantes, M. de Barante, était de ces conciliabules (Beauchamp, Histoire de 1814).

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