Les Préfets du Consulat et de l'Empire

202 LES PRÉFETS

quitté la nuit précédente. Ce fut un nouveau changement à vue. Chabrol, préfet de la Seine, et Bourrienne, récemment nommé préfet de police par Louis XVIIL, bien qu'il fut l’ancien secrétaire intime de Napoléon, avaient pris, avec le roi, la route de Gand. Avec eux avait fui Beugnot, qui se trouvait décidément trop compromis et dont les récentes ordonnances sur la fermeture des boutiques le dimanche avaient mécontenté la population (1). L'Empereur fut entouré de suite par les transfuges de la veille, Molé, Pasquier, Fouché, le duc de Plaisance et par les fidèles de l'Empire. Il

(4) Une ordonnance de Beugnot, directeur général de la police, datée du 7 juin 1814, inlerdisait sous les peines les plus sévères tonte espèce de travail les dimanches et les jours de fête, défendait à tons les marchands de se livrer, ces jours-là, à aucun acte de commerce, aux charretiers et voituriers de faire aucun chargement ni charroi. prohibait le colportage dans toute l'étendue du royaume. Une autre ordonnance du mème défendait, le jour de la Fête-Dieu et le dimanche suivant, la cireulation des voitures dans la capitale et ordonnait aux habitants, sans distinction, de tendre la façide de leurs maisons pour le passage des processions. Beugnot montrait autant de zèle intempestif pour l'observation du dimanche qu'il en avait montré jadis sous le Directoire et le Consulat pour assurer l'observation des décadis.