Les Préfets du Consulat et de l'Empire
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vassent en harmonie avec la cause première sous peine de manquer le résultat. (D) » Les pouvoirs accordés aux préfets furent, en effet, dès l’origine, considérables. Malgré les tendances centralisatrices du gouvernement consulaire, ces fonctionnaires avaient une sérieuse action personnelle, tant au point de vue politique qu'au point de vue administratif. Des traitements importants leur furent attribués (2), trait bien caractéristique de la préoccupation où était le nouveau régime d'imposer, non seulement par l'autorité véritable, mais par le prestige de tout ce qui confère quelque ascendant dans la société. Il faut, disait l'exposé des motifs de la loi du 28 pluviôse de l’an VIIT, que les dehors des administrateurs annon-
(1) Mémorial de Sainte-Hélène (Las Cases, tome IT, page 400).
(2) Memorial de Ste-Hélène : Si j'ai donné des traitements considérables aux préfets, disait Napoléon, ce n'était pas prodigalité, mais affaire de circonstances, Lorsqu'il s'agissait d’attacher des individus, de recomposer une société et des mœurs à l'avenant, de gros traitements étaient indispensables, mais le résultat une fois obtenu et avec le temps rentré dans l’ordre naturel, mon intention au contraire eût été de rendre la plupart des fonctions à peu près gratuites. J’eusse élagué les nécessiteux, qui jamais ne s’appartiennent à eux-mêmes, dont les besoins pressants créent l’immora-