Les Préfets du Consulat et de l'Empire
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mités de l'invasion et de l'occupation étrangère, qui a été rançonnée tour à tour par des partis contraires, de rassurer les intérêts, de ranimer le travail et la confiance et de préparer la fusion complète d’une population que rapprochent de la France les mœurs et une commune origine.
Tout autre est le préfet de Mayence (1), Jean-Bon-Saint-André. La Révolution l'a trouvé pasteur protestant à Montauban, sa ville natale. Il a apporté à la Convention des ressentiments à satisfaire, des haïnes à assouvir, de vieilles ambitions de parti à raviver. Il y a déployé des connnaissances étendues et un certain talent oratoire (2). L'ardeur de ses sentiments révolutionnaires l'a désigné pour faire partie du Comité de Salut public et il s’est signalé parmi les plus
(1) Département du Mont-Tonnerre.
(2) Qu'on se figure une têle étincelante d'esprit et de malice diabolique et l’expression sardonique de Voltaire, couronnée de cheveux blancs flottant sur le cou, el on aura une esquisse de Jean-Bon-Saint-André. Il avait le trait acéré dans la conversation. une spécialité énergique dans les mots qu'il employait et une extrême facilité de travail et de conception (Comte de Puymaigre, Souvenirs de l'émigration.) )