Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 73

sacre par lettres closes signées de Bonaparte. Presque tous s’y étaient rendus, malgré les fatigues du déplacement en chaise de poste ou en diligence (1). Tassés dans des calèches désuètes ou dans d’invraisemblables berlines de louage, ils avaient apporté dans l'or et la pourpre du cortège impérial la note claire de leurs broderies d'argent; puis, ils avaient rejoint leurs départements respectifs, où on les attendait pour présider aux fêtes organisées à l’occasion du couronnement. Partout, ils avaient constaté un vif enthousiasme pour la nouvelle dynastie et ils en avaient rendu compte au gouvernement (2), mais cette sympathie pour l’Empire était plus superficielle que réelle et il

(1) Mémoires du comte de Plancy. M. de Plancy, auditeur au Conseil d'Etat, gendre du consul Lebrun, venait, en 1804, d’être nommé sous-préfet de Soissons en remplacement de M. de Ségur, disparu subitement d’une facon mystérieuse qui n’a jamais été éclaircie. M. de Ségur s’engagea, dit-on, sous un nom supposé, dans un régiment où il devint rapidement capitaine et chef d’escadron. Il fut fait prisonnier en 1812, resta en Russie jusqu’à la paix et se suicida en France en 1819. Il avait épousé Mile d’Aguesseau qui malgré la situation qui faisait d’elle « une sorte de veuve », fut dame d’honneur de l’impératrice Joséphine jusqu’en 1810. (Frédéric Masson, Josérhine Impératrice et Reine.)

(2) Archives nationales, Fic. I.

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