Les Révolution

184 LES RÉVOLUTIONS,

l’antithèse et la synthèse. Il se pratique depuis de longues années au delà du Rhin, parmi les pots de bière et les pipes de tabac, et, chose remarquable, il n'y a jamais cassé ni pipe ni pot. Au fond, l’exercice est assez innocent. La thèse vous effraie? Attendez : l’antithèse est là qui va vous rassurer, et si vous n’êtes pas encore tranquille, voici la synthèse, c’est-à-dire un mariage, comme dans les pièces bourgeoises de Scribe. — Mais alors il n’est donc pas aussi coupable qu’on le dit? — Non, sans doute; seulement il aime trop à faire peur. Il a aussi un autre défaut; il ne cherche pas assez, parmi toutes les honnêtetés de sa vie, cette sévère honnêteté de l'esprit, qui ne permet de s’attacher aux idées, pour les répandre dans le monde, qu'autant qu’elles contiennent une partie de la vérité universelle. Quand une idée se présente à lui, il ne lui demande pas si elle est vraie, mais si elle peut faire beaucoup de bruit. La réponse est-elle satisfaisante? Il donne la main à l’idée et la conduit bravement sur la place publique, où ils font ensemble le plus beau tapage du monde. Mais la scène une fois terminée, le faux agitateur rentre paisiblement chez lui,