Les Révolution

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voie. » Que le peuple se trompe, qu’il ait des faiblesses et des défaillances ; qu'il lui arrive même quelquefois de prendre ses amis pour des adversaires, et réciproquement, Ariste n’en est point étonné. Il sait que, si la vérité n'a pas pu être ancienne en naissant, la liberté ne saurait avoir, le premier jour, la sagesse de l’âge mür. Les agitations populaires ne l’épouvantent pas. Il croirait moins à la démocratie et à son triomphe, s’il ne voyait remuer ses forces, si longtemps comprimées par le despotisme. Il est partisan de toutes les réformes qui peuvent avoir pour but de rendre le peuple arbitre de ses destinées ; et si des obstacles s'opposent à ces réformes, il ne craint pas de faire appel à la force irrésistible des révolutions. Il ne croit pas, il ne eroira jamais qu’un sceptre jeté en travers ait le droit et le pouvoir d'arrêter un peuple dans sa marche vers l'avenir.