Les Révolution

193 LES RÉVOLUTIONS.

ne coulent pas encore; il faut que le sol soit ébranlé pour qu’elles jaillissent de ses enirailles. Un rajeunissement des formes de la pensée ne manque jamais de suivre la révolution, quand des aristocraties usées et corrompues sont remplacées par ces classes actives et laborieuses qui sont le réservoir: de la vie des peuples. C'est un nouveau printemps qui commence, à moins que la nation tout entière ne penche tristement vers la vieillesse.

Il n'est guère possible que la langue, toujours si flexible, se dérobe à l'influence des agitations révolutionnaires. Elle s'était énervée, comme les esprits et les caractères, dans de longues années de despotisme, et elle avait perdu la plupart de ses qualités viriles; elle retrouve tout à coup sa force et son énergie. Si elle s'était éloignée du peuple, comme il arrive trop souvent sous les gouvernements despotiques, la révolution l'en rapproche, surtout quand le mouvement est populaire.