Les Révolution
LES LANGUES, LES LETTRES, ETC. 199
Elle peut perdre dans ce contact une partie de son élégance; elle devient moins littéraire et moins correcte, peut-être, mais elle est plus vivante et plus expressive.
La littérature, comme la langue, se transforme presque toujours sous le souffle des révolutions. Elle y trouve une nouvelle source d'idées et de sentiments dont elle se fait l'interprète. D'un autre côté, il y a certaines formes littéraires qui ne peuvent se produire dans tout leur éclat et toute leur puissance qu’au milieu de ces émotions publiques. Il en est ainsi, par exemple, de l’éloquence, qui nait des grandes luttes et qui finit avec elles, ou qui n’est plus généralement qu’un exercice pompeux, mais stérile, de la parole. « La grande éloquence, disait Tacite, a besoin d'aliments comme la flamme; le mouvement l’excite, elle brille en brülant (4). » Quel riche aliment pour la parole que tous ces intérêts publies dont elle se nourrit! Ge sont des lois à fonder ou à détruire; c’est un peuple à gou-
(1) Dialogue sur l'éloquence.