Les Révolution

200 LES RÉVOLUTIONS.

verner; c’est la guerre, c’est la paix; c’est l'avenir de la nation, qui peut être sauvée ou perdue, suivant les conseils qui triomphent. Quel champ magnifique ouvert à l’éloquence! Nos tribunes modernes, qui ont rivalisé avec les tribunes antiques, sont les filles des révolutions. La liberté les élève, le despotisme les renverse. Il en fut ainsi dans Rome, comme dans Athènes; c’est ce qui arrive encore de nos jours. La liberté a besoin de la parole et le despotisme du silence.

On remarque parfois une transformation analogue dans le domaine de l’art. Comment ne participerait-il point à cette vie qui éclate partout? Que de scènes propres à enflammer les artistes, si du moins ils ne restent pas étrangers aux sentiments qui animent tout un peuple! C’est un monde qui se montre tout à coup à leurs regards. Le sculpteur n’y trouve pas, si l’on veut, les dieux ou les héros qu'il rêve; mais quel spectacle pour le peintre! D'ailleurs les esprits sont excités; on sent partout l'enthousiasme de la lutte et de la victoire ; il faudrait que l’imagination füt morte