Les Révolution

LES LANGUES, LES LETTRE*, ETC. 203 Il n’y a qu’un point de vue qui permette de saisir convenablement les lignes d’un tableau. On en peut dire autant des monuments littéraires, et surtout de ceux des grands maîtres. Ce point de vue, hors duquel le chef-d'œuvre se perd dans l'ombre, est caché quelquefois par les événements : il arrive aussi que les événements le découvrent. C’est ce qui a lieu en particulier pour quelques écrivains dans les temps de révolutions, qui en font voir tout à coup la grandeur et la beauté.

Nous comprenons mieux aujourd’hui, et nous traduisons mieux que nos pères les récits de Thucydide, de Salluste et de Tacite. Sommes-nous plus érudits? Je veux bien le croire. Mais si nous avons quelque supériorité sur ce point, c'est que nous avons assisté, pour ainsi dire, aux événements dont ces écrivains nous tracent le tableau : nous avons vécu dans l’Agora et au Forum ; nous avons pris part au triomphe de la liberté et souffert des représailles du despotisme. Il nous est arrivé même quelquefois de jouer un rôle dans ces luttes, sans cesse renaissantes, du droit