Les Révolution

RÉVOLUTIONS DU PASSÉ. 215

Toute l’histoire romaine, depuis la chute des rois, fut une longue lutte entre le peuple et les patriciens. Si cette lutte cesse un jour par une victoire ou une défaite, elle recommence le lendemain avec une vigueur nouvelle. De là, le mouvement et la vie qui se font sentir partout. Le malheur voulut que lorsque le peuple triompha, il n’y avait plus guère deRomains; la république s’était perdue par ses conquêtes; les soldats avaient remplacé les citoyens; Gésar et Pompée cachaïent Rome, et c'est ainsi que le despotisme put s'établir bientôt sur les ruines des libertés publiques.

Dans les sociétés anciennes, les agitations pouvaient se prolonger sans péril, parce que le travail des esclaves y nourrissait les citoyens : il n’en est pas ainsi dans nos sociétés modernes. À part quelques parasites, qui disparaissent tous les jours, le citoyen s’y nourrit lui-même; aussi les agitations n'y peuventelles durer longtemps, sans condamner la liberté à mourir de faim. De là cette question formidable de Rousseau à propos de l’esclavage, et le doute, plus formidable encore, qui