Les serviteurs de la démocratie

952 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

ceux qui ont jusqu'au bout rempli loyalement leur mandat.

Le rôle des glorieux proscrits — ces ouvriers de la première heure — alla en s’affaiblissant et en diminuant. Ledru-Rollin fut, non pas oublié tout à fait, mais laissé à l'écart ; il était trop vieux ! disaient les uns, trop loin! ajoutaient les autres. D'ailleurs les nécessités de tactique quotidienne obligeaient le parti républicain à s'adresser aux hommes restés en France, qu'ils fussent capables ou médiocres.

Quant à Ledru-Rollin — personnalité hors ligne martyr républicain, s’il n’a pu nous rendre, après son long exil, les éclatants services qu’on était en droit d'attendre de son patriotisme et de sa renommée, il faut en accuser seulement les dures souffrances que sa foi démocratique lui avait values. Le peuple français l’a bien compris. Il lui élève aujourd’hui avec reconnaissance un monument. Sur ce monument nous souhaitons qu’on inscrive ces mots :

(A Ledru-Rollin, au puissant orateur qui, en nous donnant la République et le Suffrage universel, permet à la France d'accomplir pacifiquement toutes les réformes et {ous les progrès. »