Les serviteurs de la démocratie

VICTOR HUGO 3)7

Rubicon; il ya maintenant comme un fleuve de poésie que les rèveurs d'oppression ne sauraient traverser : le poème des Châtiments.

Il

Victor Hugo est un serviteur de la démocratie par le mal qu'il a empêché et qu'il empèchera; et aussi par le bien qu’il a voulu faire et qu'il a fait. Nous ) décernons, sans hésiter, à ce poète, la qualité d'homme d'État. Oh! nous savons bien les objections qu'on a coutume de produire. D’abord, pour les badauds qui vivent uniquement dans l’heure présente, un homme d'État, c’est quelqu'un qui noue et dénoue des intrigues parlementaires, qui manœuvre dans les couloirs d’une Chambre ou d’un Sénat, qui fait marcher comme les pions d’un échiquier des majorités plus où moins compactes. À ce compte, le premier des hommes d'État serait M. Guizot, qui resta plus de dix ans président du conseil des ministres, ef conduisit la monarchie de Juillet à la déroute du 24 février. Ces jeux du ha-sard et du scrutin, ces bagatelles de la comédie parlemenltaire, occupent pendant la durée des sessions les désœuvrés et les quémandeurs de places. Que reste{-il de ces agissements stériles après quelques années ? Il serait tout aussi utile de rechercher ce qui reste de la fumée lorsqu'elle s’est évaporée.

L'homme d'État, au contraire, c’est celui qui consacre son talent à défendre les vérités salutaires. C'est l'écrivain ou l’orateur qui marche en avant de son siècle, conquiert des adhérents à la liberté, fait péné-