Les serviteurs de la démocratie

L'ABBÉ GRÉGOIRE 83

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Le rôle de Grégoire à l’Assemblée nationale a été des plusremarquables, Le curé indépendant et libéral fit partie de toutes les commissions importantes. Il prononça des discours qui furent jugés intéressants, même après ceux de Mirabeau ! L'abbé présida la séance du 414 juillet 1789. Pendant que le peuple de Paris prenait Ja Bastille, cet ecclésiastique présidait les débats de l'Assemblée nalionale et les dirigeait dans le sens de l'insurrection. Un orateur royaliste ayant parlé avec terreur des événements qui s’accomplissaient, le président Grégoire l’interrompit en ces termes : « Il faut que la liberté règne, dussions-nous pour cela être ensevelis sous les décombres de cette salle ». On voit que notre abbé avait l'éloquence chaude.

À Paris tout le monde l’aimait. Il planait au-dessus .des partis et chaque parti recherchaïit comme un honneur son approbation. Il appuyait toutes les réclamations en faveur de la liberté! Il se montrait partisan du droit illimité de penser, d'écrire et de se réunir. Le premier, à la Constituante, il réclama le suffrage universel sans réserve ni reslriction aucune, regardant comme injusle toute proposition de cens électoral. Un de ses plus beaux discours fut prononcé en faveur du droit de pélition, qu'il voulait accorder à tout le monde. Il est facile de pressentir que de telles opinions servies par un beau caractère et quelque talent de parole devaient assurer la réélection de l’abbé Grégoire. Il fut envoyé à la Convention nationale par plusieurs collèges électoraux. Nous avons vu quel usage