Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
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généraux, dans les mémoires de l’époque, dans les ouvrages historiques qui relatent l’histoire de la Révolution et de l'Empire.
Ce n’est ni dans des romans, ni dans des pamphlets que nous recueillerons nos extraits, mais dans des ouvrages historiques, authentiques, irréfutables. Les auteurs que nous citerons sont des gens qui ont vu les faits dont ils parlent, ce sont des témoins, ou des complices.
Prévoyant une trop facile objection, nous ne citerons que des auteurs uniquement français.
Ah! l'ouvrage jettera un jour singulier sur nos glorieux porte-épée : empanachés, zébrés de galons, revêtus d’habillements et de rubans multicolores, ils avaient, pour piller, voler, violer, plus de facilités que les soldats; ils en abusaient en faisant pis qu'eux.
Qu'on ne nous accuse pas de déterrer des cadavres. Certains nobles, certains officiers s’abritent aujourd’hui derrière les noms d'officiers du premier Empire dont ils se vantent d’être les descendants : ils s'élèvent, croient-ils, au-dessus du vulgaire pour ce seul motif, et ils ont toujours à la bouche leurs glorieux ancètres. Eh! bien, nous verrons ce que ces glorieux ancêtres avaient dans le ventre, nous indiquerons leurs façons de procéder, nous montrerons comment et où ils ont acquis leur gloire, leurs honneurs, leurs décorations, leurs titres, leurs richesses.
Que n’auraient-ils pas fait pour se procurer de l’or! Tout moyen leur était bon, pourvu qu'il les enrichit.
À leur avarice ne le cédait en rien leur égoisme. De même que, on en verra des exemples, ils s’attribuaient fort souvent les mérites de leurs collèsues, de même ils se laissaient mutuellement écraser, n'ayant qu'un but, se faire valoir après la défaite du voisin.
« C’est Ney, encombré d'artillerie, et refusant quelques batteries à Soult qui à Oporto avait perdu toutes ses pièces; ce sont Dorsenne et Marmont ne négligeant aucune occasion de se nuire mutuellement; c’est Soult qui ne se porte pas à Soutarens afin d'empêcher Masséna de conquérir le Portugal dont lui, Soult, avait été honteusement chassé. »
GÉNÉRAL THIÉBAULT. Mémoires, t. U, p. so.