Louis XVI et la Révolution
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moyens et courage, et même volonté! Tout est fini, et je renonce pour jamais à mon abominable patrie. » Mais, du moment que le roi voulait émigrer lui aussi, sa faiblesse devenait du machiavélisme, ses concessions n'étaient plus que des ruses, et Vaudreuil écrivait triomphalement au comte d'Artois, le 29 juin 1791 : « Voilà nos souverains réhabilités dans l'opinion de l'univers. C’est une de mes plus grandes jouissances. Toutes les lettres de Paris disaient que la reine intriguait pour parvenir à de détestables accommodements; qu'elle voulait une seconde législature ; enfin qu’elle trompait tout le monde, tandis qu’elle ne trompait que les véritables ennemis du trône et de la religion. Ah! la voilà bien justifiée par cette grande démarche. » L’arrestation de Varennes vint arrêter ce commencement de réconciliation et raviver toutes les rancunes. Le propre secrétaire des commandements de Marie-Antoinette l’affirme à plusieurs reprises. Augeard a entendu, dans les Pays-Bas autrichiens, les émigrés se plaindre de la reine « de la manière la plus indécente. Cela était si publie que l’archiduchesse Christine, qui était alors la gouvernante, s’en plaignit amèrement à moi. Elle me dit : Qu’a donc fait ma malheureuse sœur à vos Français pour qu’ils la déchirent ainsi partout, dans mon parc, dans tous les lieux publics? » C’est à Liège que le symptôme le plus typique de ces sentiments monstrueux est révélé à Augeard. Le maître de poste venait d'apprendre la nouvelle du retour du roi à Paris de la bouche même du comte d’Artois : « Comme mon désespoir et ma douleur étaient peints sur ma figure, dit Augeard, voici ce que le pauvre maitre de poste me dit, je ne l'oublierai jamais : « Gonsolez-vous, Monsieur, consolez-vous ; l'arrestation du Roi n'est pas, je crois, un si grand malheur. M. le comte d'Artois avait, ainsi que vous, l'air attristé; mais tous les messieurs qui étaient dans sa voiture avaient l’air très content. » C’est en effet ce qu'Augeard put constater lui-même dans tous les centres d'émigration; la citation est longue, mais instructive : « Toute